IUF 20 ans
 

Ressources énergétiques du noyau atomique

Elias Khan

Université Paris Sud, Orsay.

Le noyau ato­mi­que dis­pose d’une source d’énergie emma­ga­si­née lors de sa syn­thèse, quel­ques minu­tes après le Big Bang, ou bien dans les étoiles, ou encore en labo­ra­toire. Cette res­source énergétique se res­ti­tue sous plu­sieurs formes, comme la radio­ac­ti­vité, la fis­sion nucléaire, ou les modes de désex­ci­ta­tion du noyau.

On dénom­bre aujourd’hui plus d’une dizaine de radio­ac­ti­vi­tés dif­fé­ren­tes, bien au-delà des trois pre­miè­res let­tres de l’alpha­bet grec : émission de clus­ters, radio­ac­ti­vité à un ou deux pro­tons, etc. La radio­ac­ti­vité alpha, décou­verte il y a plus d’un siècle, joue tou­jours un rôle sin­gu­lier : elle permet de signer la syn­thèse de nou­veaux éléments de la table de Mendeleïev, ayant plus d’une cen­taine de pro­tons. L’exis­tence d’un énigmatique état excité du noyau de car­bone-12 se désin­té­grant en trois par­ti­cu­les alpha, permet de décrire la syn­thèse du car­bone dans les étoiles, étape néces­saire à la pro­duc­tion de tous les éléments plus lourds et donc de la vie sur Terre.

La fis­sion nucléaire peut aussi être consi­dé­rée comme une radio­ac­ti­vité du noyau ato­mi­que. Dans ce domaine, la pro­duc­tion d’énergie repo­sant sur la trans­for­ma­tion d’un noyau fer­tile en un noyau fis­sile est à l’étude. De plus, le cou­plage d’un accé­lé­ra­teur avec un réac­teur permet d’envi­sa­ger la trans­mu­ta­tion de déchets nucléai­res.

Enfin, la syn­thèse de noyaux exo­ti­ques en labo­ra­toire montre l’émergence de nou­veaux modes d’exci­ta­tion nucléaire, comme les réso­nan­ces pyg­mées. Ces modes sont autant de nou­vel­les niches énergétiques que peut offrir le noyau ato­mi­que.

Energy resources of the atomic nucleus

The atomic nucleus stored energy during its syn­the­sis, a few minu­tes after the Big Bang, or in stars or in the labo­ra­tory. This energy source is res­to­red in many forms, such as radio­ac­ti­vity, nuclear fis­sion, or modes of desex­ci­ta­tion of the nucleus.

Today there are over a dozen dif­fe­rent radio­ac­ti­vi­ties, well beyond the first three let­ters of the Greek alpha­bet : emis­sion of clus­ters, one or two pro­tons radio­ac­ti­vity, etc. Alpha radio­ac­ti­vity, dis­co­ve­red more than a cen­tury ago, still plays a spe­ci­fic role : it can sign the syn­the­sis of new ele­ments of Mendeleïev’s table, having more than one hun­dred pro­tons. The exis­tence of an enig­ma­tic exci­ted state of the carbon-12 nucleus, which decays into three alpha par­ti­cles, can des­cribe the syn­the­sis of carbon in stars, a neces­sary step in the pro­duc­tion of all hea­vier ele­ments and the­re­fore of life on Earth.

Nuclear fis­sion can also be regar­ded as a radio­ac­ti­vity of the atomic nucleus. In this area, the pro­duc­tion of energy based on the trans­for­ma­tion of a fer­tile nucleus in a fis­sile one is being stu­died. In addi­tion, the cou­pling of an acce­le­ra­tor with a reac­tor is consi­de­red for the trans­mu­ta­tion of nuclear waste.

Finally, the syn­the­sis of exotic nuclei in labo­ra­tory shows the emer­gence of new modes of nuclear exci­ta­tion, such as pygmy reso­nan­ces. These modes are new ener­ge­tic niches pro­vi­ded by the atomic nucleus.