L’apparition d’organismes multicellulaires est une étape marquante de l’évolution du vivant. Cette multicellularité s’est accompagnée d’une spécialisation cellulaire permettant l’acquisition de nouvelles fonctions biologiques. Toutes les cellules ont des ressources autonomes de réponse à différents stress, qui peuvent être de nature physique (UV, chaleur, …), chimique (modifications du pH, de l’osmolarité,..), microbienne ou allogénique. La multicellularité a conduit à l’apparition de cellules spécialisées dans l’aide apportée à d’autres cellules dont les propriétés de réponse au stress ne sont pas compatibles avec le maintien de l’intégrité de l’organisme. L’ensemble des ressources données par ces cellules spécialisées forme le système immunitaire. La réponse immunitaire s’organise grâce à deux systèmes complémentaires : le système immunitaire inné et le système immunitaire adaptatif. La réponse immunitaire adaptative des vertébrés est due aux lymphocytes T et B qui reconnaissent un répertoire colossal d’antigènes par leurs récepteurs produits d’une combinatoire de réarrangements géniques. Le système immunitaire inné est présent chez tous les métazoaires et se caractérise par une dualité fonctionnelle. D’un côté, les cellules de l’immunité innée peuvent exercer un rôle effecteur direct contre les « agresseurs » de l’organisme (ex : production d’interférons de type I, cytotoxicité), de l’autre, elles initient et orientent la réponse immunitaire adaptative (ex : présentation de l’antigène, production de cytokines et chimiokines). L’importance de l’immunité innée dans la réponse anti-infectieuse n’est plus à démontrer. Ainsi, de nombreux récepteurs de surface ont été identifiés, qui permettent aux cellules de l’immunité innée de reconnaître des produits de microbes (ex : Toll-like receptors). Ces récepteurs sont caractérisés par leur conservation phylogénétique, qui témoigne de leur sélection au cours de l’évolution des métazoaires. Cependant, les rôles de l’immunité innée dans les mécanismes de défense de l’organisme contre les pathologies tumorales, dans les réactions allogéniques et dans l’homéostasie globale de l’organisme ne sont encore que partiellement compris. Au sein du système immunitaire inné, les cellules NK représentent à cet égard un type cellulaire particulièrement intéressant. En effet, les cellules NK sont des lymphocytes qui ont été caractérisés dès leur mise en évidence par leur propriété de cytotoxicité anti-tumorale, ainsi que dans le rejet de greffes allogéniques. L’initiation de thérapies innovantes basées sur la manipulation des systèmes de reconnaissance NK à des fins anti-tumorales, apporte la preuve de principe que l’exploration du rôle et des fonctions NK conduit à des applications cliniques. Ce sont ces ressources immunitaires innées, illustrées par l’étude des cellules NK qui seront présentées.